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LA THÉOLOGIE

 

 

La théologie est le domaine qui regroupe l'ensemble des disciplines préoccupées par la relation avec les forces sacrées, comme les religions, ou, d'une manière générale, les forces surnaturelles.

Alors que les expressions antérieures de ce domaine rejettent ou prétendent dominer la science, l'art, la philosophie ou la technique, l'hyper-théologie, exposée par Isidore Isou, au cours de plusieurs ouvrages, depuis de L' Agrégation d'un Nom et d'un Messie (1947), jusqu'à La Créatique ou la Novatique (1941-1976), situe pour la première fois le surnaturel et le sacré à côté de l'ensemble des branches complémentaires du Savoir et de la Vie. Même si les différents domaines connexes de la culture possèdent des buts et des exigences spécifiques à l'égard des êtres et de l'univers, la divinité peut s'exprimer à travers toutes les disciplines de la Connaissance.

 

Selon ce système, l'image de Dieu a toujours représenté le modèle ou l'idéal du Tout-Puissant, de l'existence éternelle ou de paradis infini de joie, qu'on ne peut pas éliminer au nom de l'homme de Feuerbach ou du « prolétaire » de Marx, Engels ou Lénine, exemples d'êtres productifs, fragmentaires, doués de finalités partielles, dont les débordements de leurs apports précis vers des totalités fantasmatiques, s'avèrent falsificateurs.

 

Par les méthodes de création permanentes, expliquées dans La Créatique ou la Novatique, Isidore Isou a relié, pour la première fois, la notion de « dieu » à l'activité des novateurs, qu'il impose, contre les prêtres des religions figées et dépassées, comme des individus possédant une parcelle de divinité.

Considérant l'Être Divin, il rejette aussi bien les attitudes de foi aveugle des croyants des théologies antérieures, que les attitudes de doute, de désespoir de Pascal, Kierkegaard ou Dostoïevski et il adopte une double position, une dithésis, analogue à celle que la création a toujours prise devant l'inexploré, en affirmant que la Personnalité Suprême peut exister, comme elle peut n'être que le fruit de l'imagination des auteurs de la dimension surnaturelle.

Par ailleurs, en rejetant les cultes superficiels, il conçoit Dieu comme un Créateur soumis lui-même aux Lois de la Créatique, se conduisant selon les principes d'invention et de découverte multiplicateurs, qui nous permettent d'effectuer dans toutes les disciplines culturelles, des œuvres progressistes, aptes à nous mener vers une société d'abondance et de bonheur ou un cosmos paradisiaque.

Si l'Être Suprême existe, il ne peut être qu'un précurseur des grands révélateurs passés, présents et futurs, dont la super-structure de pensée et d'action est représentée par la conception de la création multiplicatrice.

 

« À l'aveuglement mystique (ignorance de Dieu) et à l'aveuglement nihiliste (négation de Dieu), il s'agit d'opposer la méthode créatrice (…) qui est la connaissance de la Loi à laquelle obéit Dieu et des voies par lesquelles on peut devenir son égal ».

 

Par l'apport de la section de la Paradilogie, le domaine du bonheur, l'hyper-théologie contient la carte des buts créateurs qui, méprisant un monde où il n'y a « ni dieu ni maître », nous conduit vers l'univers de la vie et de la joie éternelles où nous serons « tous dieux et tous maîtres », c'est-à-dire, des novateurs multiplicateurs, vivant ensemble dans une société de Dieux et d'éternel auto-renouvellement, au-delà de l'état de producteurs ou de simples citoyens.

 

Roland SABATIER

 

 

Sélection bibliographique d'Isidore Isou :

 

La Créatique ou la Novatique - 9 tomes - (Bibliothèque Nationale, 1976-1977, et Editions Al Dante-Léo Scheer, 2005).